TRouBLe CoMiN’ EVeRy Day – THe MoTHeRS oF iNVeNTioN – BeeBoPiToNe 13

TRouBLe CoMiN' EVeRy Day

“Trouble Comin’ Every Day” est une chanson des Mothers of Invention sortie en 1966 sur Freak Out leur premier album. Frank Zappa l’a écrite en 1965 au 1819 Bellevue Avenue, Echo Park, Los Angeles (résidence banlieue d’un chimiste spécialisé dans la méthamphétamine, désigné par Zappa comme “Wild Bill le Mannequin-Fucker”) après avoir regardé les reportages sur les Watts Riots (NDT : Émeutes de Watts) à Los Angeles. Surnommé à l’origine “The Watts Riot Song”, les principaux thèmes lyriques sont la violence raciale, l’injustice sociale et le journalisme sensationnaliste. Le style musical, composé de plusieurs pistes de guitare et d’un harmonica, ressemble beaucoup plus au blues électrique qu’au rock’n’roll traditionnel.
Les Mothers signent un contrat avec le producteur Tom Wilson de MGM Records le 1er mars 1966. Tom Wilson a entendu cette chanson et il pense avoir à faire  à un “groupe de blues blanc”. Ensemble, ils sortent le single “Trouble Comin’ Every Day” b/w avec Who Are the Brain Police ?”.
Une version remaniée sort en 1974 sur l’album live des Mothers, Roxy & Elsewhere. On en trouve une autre sur l’album live de 1991, The Best Band You Never Heard in Your Life), sous le titre “More Trouble Every Day”. L’artiste underground et rock-critic Mick Farren y est allé aussi de sa reprise sur le LP Vampires Stole My Lunch Money (1978).”

TRouBLe CoMiN' EVeRy DayCe que vous venez de lire n’est rien d’autre que la traduction, pour les ceusses qui ne s’ piquent pas l’anglais (oui je sais, c’est nul, mais moi ça me fait rire, c’est compulsif, j’y peux rien) d’un texte de Wikipédia où tout le monde pique ses infos sans vergogne et sans mentionner ses sources. Le texte original est tout en bas.
Quant aux paroles, toujours d’actualité, elles sont en-dessous du Beebopitone. Zappa visait les émeutes de Watt en 65. Émeutes qui furent assez hautes en couleur si j’ose dire. J’ai osé. Le moustachu dénonçait (déjà) la presse à sensation, les directs où personne n’avait rien à dire ainsi que les journaleux en quête de promotion. C’est que les émeutes de Watts ont fait l’objet d’une couverture télévisuelle intensive – quasi ininterrompue –  sur les networks. Et tout ça, Zappa le voit et le couche sur le papier. Au bout du compte, ce n’est même plus une descente en règle, c’est une critique radicale et visionnaire. On peut subodorer ce que le papa des “mamans de l’invention” aurait pu écrire à l’heure des chaînes d’infos en boucle et des rézos zozios. Il appelait déjà les journaux télévisés des “rotten mess” – fatras pourri -, et dénonçait les infos lancées sans attente de confirmation, alors on n’ose imaginer les mots qu’il emploierait de nos jours. Car si les journalistes de l’époque n’y allaient pas avec le dos de la cuillère en matière de sottises, qu’en serait-il de ceux d’ aujourd’hui qui non contents de commenter tout et n’importe quoi, n’importe comment avec n’importe qui, tout en s’étripant et se coupant la parole lors de faux éclairages qui rendent les choses encore plus obscures, prennent carrément position pour un camp ou un autre sans que cela ne les gêne le moins du monde. Pas plus que leurs chefs de service. Remarquez, les journalistes des chaînes d’infos sont tous chefs. Petits, mais chefs.

Pour les puristes, l’album Freak Out n’est rien moins que le deuxième double album de l’histoire du rock et sort juste une semaine après “Blonde On Blonde” de Dylan. Les musiciens sont : Frank Zappa, (chanteur et guitare), Ray Collins (tambourin), le bassiste Roy Estrada (le son énorme de sa basse et le tempo qu’il insuffle dans “Trouble ..”, sont saisissant), le batteur Jimmy Carl Black (sacré cogneur oulala), ainsi que le guitariste Elliot Ingber, qui s’en ira rejoindre le Magic Band de Captain Beefheart sous le nom de Winged Eel Fingerling. Freak Out est connu aussi pour avoir eu une influence certaine sur les Beatles lorsqu’ils enregistrent leur sommet : Sgt. Pepper’s Lonely Heart Club Band.

En “réalisant” le clip, je me suis centré sur des photos montrant les conséquences de la ségrégation et, pour cette raison, il n’est pas limité uniquement aux émeutes de Watts. Pas de commentaire non plus en sous-titre. Car à quoi aurait pu servir un commentaire, puisque les paroles de Zappa sont le commentaire critique des commentaires accrédités ? Les images sont souvent très violentes : un lynchage, un pré-lynchage et la répression de manifestations noires par la Garde Mobile, voire par l’armée yankee, qu’on le veuille ou non ça fait pas dans la dentelle.
En plus des clichés pris en 1965 à Los Angeles, quelques-uns saisis  à Tulsa (printemps 1921) ou Detroit (juillet 1967*) ou lors des marches de Selma (mars 1968). Et même à Memphis lors de la grève des éboueurs noirs – dont les conditions de travail étaient un masque derrière lequel se cachait l’esclavagisme de la municipalité (février-mars 1968), grève qui s’achèvera par l’assassinat du Pasteur Martin Luter King, le 4 avril 1968. Le lendemain, le maire de Memphis reçoit la visite d’un conseiller de Lyndon Johnson. Objet de la rencontre : faire céder la mairie qui capitule. Le 16 avril, la grève s’arrête. Grévistes 1, Memphis 0.
Continuant dans cette démarche, et avant de m’arrêter à la naissance du Black Power, qui sera récupéré avec une facilité déconcertante par la Blaxploitation, le fin du fin en matière de racisme, j’ai glissé une photo d’Elizabeth Eckford, l’une des “Neuf de Little Rock – The Little Rock Nine” qui tentèrent de rentrer dans une université réservée aux blanches sous le sous le venin, les foudres et les ires de quatre cents étudiantes/furies blanches qui bénéficiaient du regard bienveillant de la Garde Mobile.
Quant aux deux abrutis blancs à (2:55), ce sont des officiers de police en comparution devant le tribunal, inculpés de meurtres sur des défenseurs des droits civiques. Vu leur attitude, ils n’ont aucun doute sur l’issue du procès. Et la marque du paquet de chips tenu par l’un d’eux n’est pas neutre. Quand on dit que tout fait sens, même les plus infimes détails, on est dans le vrai.
La preuve.
Ouèche

Professor BeeB HôPô

*Concernant Detroit, le film de Kathryn Bigelow est vivement conseillé.

Well I’m about to get sick / From watchin’ my TV / Been checkin’ out the news /
Until my eyeballs fail to see / I mean to say that every day / Is just another rotten mess /
And when it’s gonna change, my friend / Is anybody’s guess

So I’m watchin’ and I’m waitin’ / Hopin’ for the best / Even think I’ll go to prayin’
Every time I hear ’em sayin’ / That there’s no way to delay
That trouble comin’ every day / No way to delay / That trouble comin’ every day

Wednesday I watched the riot . . . / Seen the cops out on the street / Watched ’em throwin’ rocks and stuff /
And chokin’ in the heat / Listened to reports / About the whisky passin’ ’round /
Seen the smoke and fire / And the market burnin’ down / Watched while everybody
On his street would take a turn / To stomp and smash and bash and crash
And slash and bust and burn

And I’m watchin’ and I’m waitin’ / Hopin’ for the best / Even think I’ll go to prayin’
Every time I hear ’em sayin’ / That there’s no way to delay /
That trouble comin’ every day / No way to delay / That trouble comin’ every day

Well, you can cool it, / You can heat it . . . /
‘Cause, baby, I don’t need it . . . /
Take your TV tube and eat it / ‘N all that phony stuff on sports
‘N all the unconfirmed reports / You know I watched that rotten box
Until my head begin to hurt / From checkin’ out the way
The newsman say they get the dirt / Before the guys on channel so-and-so
And further they assert / That any show they’ll interrupt
To bring you news if it comes up / They say that if the place blows up
They will be the first to tell, / Because the boys they got downtown
Are workin’ hard and doin’ swell, / And if anybody gets the news
Before it hits the street, / They say that no one blabs it faster
Their coverage can’t be beat

And if another woman driver / Gets machine-gunned from her seat
They’ll send some joker with a brownie / And you’ll see it all complete

So I’m watchin’ and I’m waitin’ / Hopin’ for the best / Even think I’ll go to prayin’
Every time I hear ’em sayin’ / That there’s no way to delay
That trouble comin’ every day / No way to delay
That trouble comin’ every day
Hey, you know something people? / I’m not black
But there’s a whole lots a times / I wish I could say I’m not white

Well, I seen the fires burnin’ / And the local people turnin’
On the merchants and the shops / Who used to sell their brooms and mops
And every other household item / Watched the mob just turn and bite ’em
And they say it served ’em right  / Because a few of them are white,
And it’s the same across the nation / Black and white discrimination
Yellin’ “You can’t understand me!”/  ‘N all that other jazz they hand me
In the papers and TV and / All that mass stupidity
That seems to grow more every day / Each time you hear some nitwit say /
He wants to go and do you in / Because the color of your skin
Just don’t appeal to him / (No matter if it’s black or white)
Because he’s out for blood tonight /
You know we got to sit around at home / And watch this thing begin
But I bet there won’t be many live / To see it really end
‘Cause the fire in the street / Ain’t like the fire in the heart
And in the eyes of all these people / Don’t you know that this could start
On any street in any town / In any state if any clown
Decides that now’s the time to fight / For some ideal he thinks is right
And if a million more agree / There ain’t no Great Society
As it applies to you and me / Our country isn’t free
And the law refuses to see / If all that you can ever be
Is just a lousy janitor / Unless your uncle owns a store
You know that five in every four / Just won’t amount to nothin’ more
Gonna watch the rats go across the floor / And make up songs about being poor

Trait_noir

“Trouble Every Day” is a song by The Mothers of Invention, released on their 1966 debut album Freak Out!. Frank Zappa wrote the song in 1965 at 1819 Bellevue Avenue, Echo Park, Los Angeles (the suburban residence of a methamphetamine chemist referred to by Zappa as “Wild Bill the Mannequin-Fucker”) after watching news coverage of the Watts Riots. Originally dubbed “The Watts Riot Song”, its primary lyrical themes are racial violence, social injustice, and sensationalist journalism. The musical style—featuring multiple guitar tracks and a harmonica—much more closely resembles electric blues than mainstream rock and roll.

Producer Tom Wilson of MGM Records signed the Mothers a record deal on March 1, 1966, having heard only this song and believing them to be a “white blues band”. Together, they released “Trouble Every Day” as a single with B-side “Who Are the Brain Police?”.

A re-arranged version appeared on the Mothers’ 1974 LIVE album Roxy & Elsewhere (and on the 1991 live album The Best Band You Never Heard in Your Life) as “More Trouble Every Day”.The UK underground artist Mick Farren covered the song on his album “Vampires Stole My Lunch Money” (1978).

From The Wikipedia’s note

Article publié originellement le 23 décembre 2010 à 15:36 min et entièrement remanié les 17 et 18 janvier 2019

Professor
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12 Commentaires

  1. …Merci BôLouLou pour tous ces beaux voyages intemporels qui illuminent mes insomnies ! PreZ t’ es d’la balle ! ouèèèèèèche !

  2. Merci Beeb, je viens d’acheter il y a 2 mois seulement cet album en CD, je ne comprend pas les paroles alors merci pour tes explications, il se trouve que je viens de finit un livre sur martin L King

    • Merci Karin.
      Les émeutes de Watts, je m’en souviens encore. Non pas parce que j’y étais puisque je n’y étais pas, mais à cause du foin que cela à fait à l’époque sur les ondes radiophoniques et dans la presse papier. C’était un flux continu, non stop toutes les heures. C’était du matraquage (si j’ose dire ainsi) permanent.
      Bizes
      Prod

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