DaVe KiNCaiD – Rencontre à NYC – Juillet 2007

The Brandos Dave Kincaid
Dave Kincaid
Dave Kincaid – photo © Dominique Benoiste

– Il y a un mexicain dans 42ème. C’est un bon endroit pour discuter et boire quelques bières.
– Ok, let’s go.
Le restau mexicain, c’est Dave Kincaid, leader des Brandos, qui le connaît. On s’est calé un rendez-vous lui et moi lors de mon séjour, en juillet dernier, dans la Grosse Pomme. Il est passé me prendre dans le hall de ma résidence nouillorquaise traditionnelle, le Milford Plaza, un hôtel situé au coin de 8ème et 45ème. L’hôtel est connu pour avoir été le camp retranché d’Aerosmith lors des sessions de “Get Your Wings” au Record Plant.
Allez savoir pourquoi, cette année j’avais la chambre 505….

DK a un très bon pas. Il marche vite. Nerveusement. Très décidé. C’est pas ma marche, moi qui traîne la semelle à cause de mes poumons victimes du tabac. Mais bon en forçant un peu…
On pousse la porte. Visiblement, il connaît bien le patron. Bonjour tout le monde. On s’installe. La carte. Manifestement, il la connaît très bien aussi. Il commande son plat et une cervoise. Moi, une salade et une bouteille de flotte.
Et on papote.
Conversation à bâtons rompus.

Dave Kincaid
Dave Kincaid – photo © Dominique Benoiste

Il raconte ses souvenirs. Il parle. De son père trouffion professionnel qui ne donnait pas cher de sa carrière musicale. De son séjour sur la côte West au moment du “Frisco Sound”. De son premier vrai groupe : The Allies. De la fondation des Brandos. De la bataille de Gettysburg. Des concerts des Brandos au CBGB. De Joey Ramone venus les voir et leur serrer la cuillère dans le gourbis qui servait de loge. Des Del Fuegos. Des Dictators. Des Del Fuegos. Des Del-Lords. Des Ramones. De Dan Zanes qui fait dorénavant des chansons pour moutards. Des Del Lords. L’incarnation du rock nouillorquais selon Dave. De la venue de Kempler et Funarro, deux Del-Lords, chez les Brandos. Combien il voulait jouer avec eux et combien il les voulait au sein des Brandos. The right men in the right place.
De son déménagement récent vers le Nord de Manhattan. Des morceaux qu’il est entrain de travailler. De la prochaine tournée du groupe qui s’avère être un projet intense (*). Et il me suggère même de venir les voir jouer à Fribourg qui vu de New York n’est pas si loin que ça de Paris. Excellente idée.
On a discuté ensuite de la misère des Brandos. De leur absence de reconnaissance aux States et ailleurs. De tous les membres qui ont raccroché les gants. De la version live de “Hard Luck Runner” sur In Exile, ce sublime album live. De “Hard Luck Runner” :” That’s what it’s all about” soupire Dave. Des téléchargements qui nuisent à des rentrées pécuniaires méritées. D’autant plus, qu’un album coûte un max. De ses albums solos. Des musiciens européens au demeurant excellents, hyper fortiches mais suffisants de technique et de théorie qui les paralysent et les font jouer autre chose que ce qui doit être jouer. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
De la grandeur passée de Manny’s. De Henry Golrich qui avait conseillé une Gibson SG Special à Townshend durant l’époque Tommy. Et aussi une Gibson J-200 connue pour être LA guitare acoustique de l’opéra des Who.
On a bien déblatéré sur cette boutique légendaire où il y a tout, sauf l’esprit qui y a plané pendant des années. Ce que j’ai aussi constaté, m’étant heurté deux jours auparavant à l’agressivité de ce que j’ai supposé être le gérant.

Je lui dis qu’il y a un magasin, Matt Umanov Guitars, sur Bleekers’ street, qui vend des grattes magnifiques et des pièces rares. Il ne semble pas le connaître. Ou alors est-ce mon anglais à l’accent de Javel très prononcé ???!!!
Je lui raconte comment j’ai découvert les Brandos. Comment j’ai déniché Honor Among Thieves dans un bac à soldes de Clémentine, boulevard Montparnasse, un soir de pluie. Combien la pochette m’avait emballé ! Des rockers avec des costards. Des bolo-ties. Des têtes de mauvais garçons nouillorquais. Bref, la classe en cette fin des années 80.
Comment tous mes potes musiciens et autres avaient été conquis par ces guitares sinueuses, ondulantes et bouleversantes. Par cette voix et ses chœurs de mecs. Comment cette musique née dans une ville de béton rappelait le rock plus ouvert de la baie et faisait immédiatement songer à Quicksilver. Peut-être était-ce parce que de nombreux morceaux avaient été composés à Seattle au moment de l’époque de The Allies ?
Comment j’ai suivi à la trace la destinée du groupe jusqu’à être complètement retourné par “In Exile”, lui aussi trouvé dans un bac à soldes (15 balles) à la Fnac Wagram, alors que le même, le même jour il était à 96-frs derrière la plaque (il y en avait une à l’époque) “Brandos” de l’ex-agitateur culturel. Je lui fais part de l’iniquité que j’ai profondément ressentie par rapport à ce disque qui reste l’un des dix meilleurs rockers live. Je lui dis aussi que, de mon point de vue, la salle idéale pour les Brandos serait le Carnagy Hall. Mais ça coûte….
On parle de Niouillorque. De ce flash intense qu’il partage et ressent aussi. Il se détend lorsque je lui apprends que le Virgin Megastore de Time Square détient deux exemplaires de Over The Border et qu’il y a même une plaque “The Brandos”. Il est estomaqué. Il jubile.
Une dernière bière. Une dédicace et une signure sur ma copie de In Exile, la première….
On demande l’addition. C’est lui dégaine le premier. Il tend sa carte.
On se lève.
Au revoir au patron et au cuistot.
On fait un bout de chemin ensemble vers Time Square. Une poignée de main. Puis, il s’engouffre dans la foule. Et se noie dans une bouche de métro.
Ouèche !

Professor BeeB HôPô

(*) celle d’octobre 2007

Bop-Pills_Trait_rouge

Professor
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