eN ViDéo, L’uLTiMe CoNCeRT De JeRRy Lee LeWiS à PaRiS

On dirait qu’il sort du Musée Grévin (remarquez, c’est en face ou presque du Grand Rex), tellement il a le teint cireux Jerry Lee Lewis. On aurait du aussi le mettre sous O². Manquait singulièrement de souffle et de pêche. Les indéboulonnables barbons (BB Cunningham, Robert Hall, et Buck Hutcheson et Ken Lovelace) sont là et derrière ils assurent comme ils peuvent.
Avant l’arrivée du Killer, z’ont même fait trois morceaux, dont “Wooly Bully” (exactement tout pareil, parfait copié collé, que celui de l’année dernière au Zénith) que la salle aurait pu reprendre en chœur, si elle n’avait été aussi niaise et aussi dépourvue de culture.

Jerry Lee Lewis – Grand Rex – 5 novembre 2009 Ⓒ Bop-Pills

Pourtant, en dépit de son état cadavérique, Jerry Lee décoche quelques “pumpin'” traits toujours aussi étourdissants de vélocité. Mis à part tout ça, ben il y a un vieux fond magique qui fait que ça fonctionne encore. Et son boogie-woogie est éperdument ensorceleur, même si on connaît déjà tout sur le bout des doigts. La récitation et la resucée, c’est du pur Jerry Lee.
Néanmoins, c’est là que l’on comprend, qu’effectivement, il s’en est fallu de très peu pour qu’il devienne l’un des dix plus grands artistes américains. Servi par une voix qui, même si elle n’est plus tout à fait ce qu’elle a été, fout encore de sacrés frissons. Car bien plus que le piano, c’est la chaleur du timbre vocal et le dosage des inflexions qui rendent Jerry Lee éternel et en font l’un des plus grands artistes vivants et certainement le plus émouvant.
Mais il vrai aussi que la vie ne lui a pas fait trop de cadeaux….

Donc, ce soir là, au Grand Rex, il y avait tous ces éléments qui, pouvaient concourir à dynamiter un rock connu pour être explosif. Surtout que ce concert a été annoncé comme étant (selon mes informations, c’est dorénavant certain)  le dernier dans nos contrées et que la France lui fait toujours un très bel accueil. Mais hélas, et le coup de vieux qu’il a pris en un an n’explique pas tout (cf. Johnny Cash à la fin de sa vie qui composait et chantait comme au premier jour alors que la maladie le bouffait petit à petit), il manquait le détonateur : l’envie.
D’ailleurs, Jerry Lee Lewis avait déclaré le matin même lors d’une interview (donnée à Europe 1, en charentaises – parole d’homme – et veste de cuir noir) qu’il n’avait aucune joie particulière à venir en France. Ça fait toujours plaisir ….
Le hic, c’est que sur scène, ça c’est vu, et ça n’a échappé à personne. Sauf…. Sauf….

…. Sauf aux trop nombreux crétins collés devant la scène, jamais inquiétés par une sécurité déplorable au possible et qui se sont crus obligés d’aimer parce que c’est “un immense Monsieur et qu’on lui doit le respect”. Même quand il sert n’importe quoi ? Immense Monsieur ou non, ce concert était ennuyeux tout comme l’était celui de Bo Diddley le 24 avril 2005 à l’Olympia. Et j’y peux rien !
Ouèche !
Professor BeeB Hopo

Set List : “Down The Line”,  “You Win Again”, “Drinkin’ Wine Spo Dee O Dee”, “Before The Night Is Over”, “I Don’t Want To Be Lonely Tonight”, “No Headstone On My Grave”, “Rockin’ My Life Away”, “C.C. Rider”, “Roll Over Beethoven”, “Chantilly Lace”, “Whole Lotta Shakin’ Going On”, “Great Balls Of Fire”, “Mean Old Man”.

Professor
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7 Commentaires

  1. @ Didier,
    Je l’ai vu aussi à Lyon (Halle Garnier). Fantastique. Mais pour le Grand Rex, vu l’état de santé qui était le mien à l’époque, je voulais m’offrir ça. J’aime ce mec, sa voix, sa révolte, son jeu de piano. Il reste à mes yeux, le père fondateur de la punk attitude.
    Ouèche !

  2. Ce genre de concert je fuis ça comme la peste. C’est pathétique, vu l’état des artistes ça dure pas longtemps rapport au prix payé. Moi j’ai vu JLL une seule fois et coup de bol c’était un jour avec au POPB de Berçy et cerise sur la telecaster en plus de Lovelace y’avait James Burton à la gratte ce soir la. Ce fut du grand JLL j’ai donc décidé d’un commun accord avec moi même que je resterais sur ce souvenir magique et que je ne retenterais pas l’aventure une seconde fois.

  3. J’y fus et ce fut pénible pour lui, rude pour le piano, éprouvant pour les spectateurs.
    Un peu d’indulgence cependant : on peut rarement être et avoir été, n’est-il pas ?

  4. S’attaquer ainsi aux mythes, faut le faire. Les rockabilleux devraient vous tomber sur les rognons vite fait….
    D’accord avec vous, j’étais aussi au Grand Rex jeudi et ça le faisait pas vraiment.
    Vous ne parlez pas de la première partie : la fille Lewis. Un peu pareil que son père : elle fait ce qu’elle peut et c’était pas renversant.
    Sauf que son père a été un des pionniers (et quel pionnier), et que quand il balance son boogie, pas de doute : c’est à lui, ça porte sa marque et c’est reconnaissable entre mille.
    Peu peuvent en dire autant.

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