HaNK MaRViN – 2/2 ou ….. Les Ombres de l’Histoire !

Hank Marvin Story

Hank Marvin Story, C’est ainsi que nous aurions dû inttiuler les réponses de Jean-Pierre Liégeois, jeune beebopofan natif Gard, qui est le premier lecteur dont les réponses aux questions de ce bopkouiiizz sont toutes correctes. De plus, il développe et argumente. Ses connaissances sur Hank Marvin sont étayées par un long et rigoureux travail de recherche et de documentation.
Ainsi, il remporte son 5ème premier prix réalisant donc un sans-faute depuis la création de cette rubrique pas vraiment à brac.
Bravo Jean-Pierre et continue ainsi.
Comme Jean-Pierre Liégeois est gentil, il acceptera les excuses du Professor qui n’a pu mettre ses réponses en ligne illico presto, réponses reçues depuis belle lurette.
Merci Jean-Pierre.

Bop-Pills_Trait_rouge

Hank Marvin1 – Il est né le :
a) 28 octobre 1941 : Brian Robson Rank pour l’état civil. Sur la base du “Deep Poll”, une procédure toute british qui permet à tout à chacun de changer officiellement, très rapidement, et à des conditions très précises, de prénom et de patronyme, il devient Hank Brian Marvin.
b) 7 février 1944
c) 16 mars 1963

2 – Quel le premier instrument qu’il a appris ?
a) le banjo et… b) le piano : auxquels il s’initie tout seul.
Pour le banjo, c’est un cinq cordes. Afin de simplifier l’apprentissage, il s’achète une méthode et retire le bourdon de l’instrument (la 5ème corde). Le but est d’essayer de jouer du jazz en groupe.
Pour le piano, il se tourne vers le boogie-woogie.
La rédemption vers la guitare dès qu’il écoute Buddy Holly, sa plus grande influence. Dans le cas de Marvin, pas la peine de se triturer l’encéphale pendant dix ans pour comprendre qui a bien pu lui servir de modèle question look. D’ailleurs, Marvin, qui ajoute quand même la distinction et la classe britanniques, réalise un album hommage au binoclard bien aimé (“Hank plays Holly”, un pur chef d’œuvre). Au fait est-ce vraiment un hasard si dans le catalogue Fender (voir question huit) son choix se porte sur une Strat ??
Autre grande influence de Marvin : Chet Atkins. Auquel il repique beaucoup des plans de “Sleepwalk”. On a des lettres ou on n’en a pas.
c) la guitare

3 – C’est bien connu, c’est via Cliff Richard que Hank Marvin accède à la gloire. Où se tint la première rencontre ?
a) au Marquee Club
b) au Bus Palladium
c) au 2i’s Coffee Bar : une salle située dans le Soho de Londres au 59, Old Compton Street.
En réalité c’est pas aussi simple.
Genèse.
Avec son premier groupe (Crescent City Skiffle Group) il remporte un concours local. Avec son jeu de guitare, ça suscite l’intérêt de Bruce Welch alors leader des Railroaders. Ensemble et à Londres, ils forment les Geordie Boys, qui faisaient la manche aux terrasses et deviennent les Drifters, qui sont le noyau des Shadows.
Marvin fait la rencontre de John Foster alors manager de Cliff Richard. Lequel Foster cherchait un guitariste pour la nouvelle tournée de son poulain. Tony Sheridan est sur les rangs. Richard rencontre Marvin au 2i’s. Les choix de Richard se portent sur Hank Marvin qui décroche le mickey. Sûrement parce qu’il est moins cher, plus jeune et, peut-être, bien plus compétent. L’inséparable Welch est engagé aussi ipso facto.
Dans le package, un autre groupe. Dedans un bassiste, Jet Harris. Qui sera recruté dans le quatuor dès la fin de la tournée. Le batteur était Terry Smart qui délaissant le groupe est remplacé par Tony Meehan…
A l’origine le “Two Eyes” (2i’s) était une salle de catch. Sous la houlette de Paul Lincoln, une sorte d’Henry Leproux local, elle devint le fief de Cliff Richard, Screamin’ Lord Sutch, Joe Meeks, Micky Most, Tony Sheridan, Joe Brown, Tommy Steele, Johnny Kidds, Mick Green, Jett Harris, Ritchie Blackmore, etc. Que du beau linge.

4-  Quels étaient la marque et le modèle de sa toute première guitare électrique ?
a) Höfner Congress : elle lui a été offerte par son père pour ses seize ans avant qu’il ne parte pour Londres avec Bruce Welch. La guitare coutait seize livres.
Et pourquoi pas une guitare américaine ? Tout bonnement parce qu’il n’y en avait aucune en Angleterre en raison de restrictions draconiennes en matière d’importation de marchandises en provenance des States.
Depuis un tas de guitares, américaines, anglaises, françaises, allemandes, sont passées entre les mains du premier guitar-hero de l’histoire du rock (voir question 8).
L’une des plus remarquables : une Gretsh “Country Gentleman” l’une des premières (si ce n’est la première) arrivées en Angleterre. Donc avant celle de Georges Harrison. C’est avec elle qu’il enregistre “Nirvam”, anagramme de Marvin.
b) Hagstrom lll
c) Eko Ekomaster

Hank Marvin Story

5 – Le titre “Apache” trouve son inspiration dans le titre d’un film américain. Quel est le titre original de ce film ?
a) Apache : Tous bonnement retraduit “Bronco Apache” dans l’hexagone. Sorti en 1954, réalisé par Robert Aldrich. L’ex-trapéziste Burt Lancaster y tenait le rôle de Massaï, guerrier apache en bisbille avec tout ce qui pouvait avoir la peau blanche. Et Jean Peter dans le rôle de Nalinle, la douce et belle compagne de Massaï. Croustillant : Charles Bronson (alors Charles Buchinsky) dans un rôle de deuxième couteau qui s’inspira de Burt pour son rôle dans”Chato’s Land”.
Tout ce beau monde a des yeux couleur turquoise-océan. Normal, c’est des Apaches.
On dérive, recentrage.
Est-il besoin de rappeler que “Apache” est un instrumental ?
Par contre la genèse est intéressante car elle souligne très bien le long processus qui fait de quelques notes un hit.
“Apache” (prononcez a-pa-dchi) est une composition de Jerry Lordan qui commence à faire parler de lui comme chanteur chez Parlophone. Lucide, il se met à composer.
La première version est celle du guitariste Bert Weedon. Elle reste dans les placards de “Top Rank”, sa maison de disques. C’était d’autant mieux que Lordan avait une saine horreur de l’interprétation qu’en faisait Wildon.Hank Marvin
Lordan, obstiné, ukulélé dans les bras, propose le titre, entre deux stations de métro –certains disent que c’est en tournée, ce qui est plus vraisemblable- à Marvin et Welch. Le morceau est mis en boîte à Abbey Road. Outre la guitare de Marvin et les gadgets qu’il utilise (voir questions sept et huit) il ya la Martin prêtée par Cliff Richard à Bruce Welch. Le choix des instruments est particulièrement judicieux pour l’époque en Europe.
Cliff Richard est dans le studio et joue la partie de bongos japonais au début et à la fin du morceau, histoire de faire “tambours de guerre”. Et de fixer illico l’atmosphère induite par le titre.
Enregistré en juillet 60 et mis en rayon le mois suivant, “Apache” fait aussitôt l’effet d’une bombe. Dès lors les Shadows deviennent le groupe le plus influent avant l’arrivée des quatre de Liverpool.
On peut même parler de révolution.
Pensez donc un instrumental avec de l’écho un peu partout. Une guitare électrique, un vibrato “terrible” et une guitare “sèche”. C’était “dans le vent” et pas pour “les croulants”, comme on disait par chez nous en ces temps préhistoriques.
Qui avait entendu pareille mixture sur le vieux continent ?…. Personne.
Le succès est immédiat partout en Europe et, bien sûr, en Angleterre. Pas d’énumération ici des classements du titre. La liste est trop longue.
Historiette : le producteur de la session voulait que “Quatermasse’s Stores”, soit en face A.  Sa fille préférant “Apache”, il n’y avait plus photo ! Donc : “Apache” face A et “Quatermasse’s Stores”, face B.
Parmi les très nombreuses covers d'”Apache”, qui est l’un des rockers les plus samplés et scratchés, celles de l’Incridible Bongo’s Band et de l’Edgar Broughton Band (un medley mixant “Apache” avec le “Dropout Boogie” de Captain Beefheart. Ce qui ne vaut pas l’album “Apache” de David Allen (na-an, pas lui, l’autre) & The Arrows.
Il y en a une kyrielle d’autres. Dont celle de Jørgen Ingmann qui serait resté totalement inconnu s’il n’avait eu la bonne idée de faire sa version d'”Apache” en 1961, de la sortir aux States et qu’elle devienne n°2 au Billboard. En dépit d’une promo intense aux States, la “version Shadows” ne remporte pas le succès escompté.
Enfin, il est conseillé de savourer la pochette du EP français d’époque avec ses semi-caisses.
b) Fort Apache
c) Geronimo (qui a vu cette sublime bouffonnade avec Chuck Connors et ses yeux blue-lagoon, comme le Pacifique des Tahitiennes ?), sorti le 1er mai 1962 aux States.

6- Les Shadows auraient, dit-on, vendu plus de disques que :
a) Les Beatles
b) Elvis Presley : C’est peut-être pas en ces termes que se pose le problème, si problème il y a… En effet les Shadows ont vendu plus de disques en 1962 et 1963 que le King lui-même. En ce début des sixties, c’est très rare, c’est un exploit. Bien sûr, ils seront balayés par la Beatles mania. Mais juste pendant un temps. Si l’on compte bien, ils détiennent plus de records de ventes (ce qui ne veut pas dire qu’ils ont vendu plus) que les Fabs Four. Car  le public des Shadows est extraordinairement fidèle et nombreux. En clair, ils ont ratissé large. Ce qui est impardonnable pour beaucoup.
En plus, pas d’excès en tout genre. C’est inexcusable.
c) Madonna

7- Hank Marvin a joué sur un modèle très précis de “chambre d’écho”. Quelle est la marque de cette reverb/delay de l’époque ?
a) Meazzi Echomatic : “à bande”, c’est-à-dire une bande magnétique passant en boucle sur les têtes (il en fallait au moins deux) d’un magnéto. L’instrumentiste se pluggait sur le magnéto,  s’enregistrait (via le bouton record) et glissait ledit bouton en mode lecture. Le retard entre l’enregistrement et la lecture provoquait l’effet d’écho. .
Si l’on considère que la Meazzi et l’Echotape sont deux des modèles les plus courus sur scène. Dans les studios, ce sont les magnétos Revox (le A77 particulièrement) qui emportent les suffrages au point de devenir la référence.
Pour en revenir à Marvin, c’est Joe Brown qui lui repasse la Maezzi achetée en Italie. Le son ne lui plaisait guère. Marvin au contraire… Au point d’en faire sa marque de fabrique. Le vibrato Fender parachève la signature reconnaissable entre mille.
Au fur et à mesure de l’évolution technologique, Marvin utilise d’autres modèles. Entre autres  digitaux.
b) Echoplex tape delay
c) Line 6

8 – Il est le seul guitariste anglais à avoir deux modèles signatures chez deux facteurs différents ? Quels sont les noms de ces deux facteurs ?
a) Fender et b) Burns, bien sûr.
On commence par Fender. L’anecdote est quasi universelle. Lorsque Cliff Richard se faisait accompagner des Shadows, il avait une saine horreur du son de Hank Marvin, qui alors jouait sur la Höfhner Congress, et souvent sur des bouts de bois. Le’créateur de ” Move It” (le premier rock anglais selon Lennon) eut vite fait de repérer que Ricky Nelson, avait un guitariste James Burton, qui avait adopté une Fender comme guitare principale. Le hic, c’est que Richard et Marvin ignoraient des modèles employés par Burton. Alors, quand ils reçoivent le catalogue Fender, tout droit venu des States, leurs mirettes s’arrêtent net sur une Strat dont le prix était mirobolant pensez-donc : trois micros et une couleur pas possible, comme seul Dupont de Nemours, qui fabricait les coloris de Fender d’alors, savait les faire : pink flamingo… et un vibrato en “extra bonus”. Ça se paye tout ça !… Cliff la commande et l’offre à Hank. N° de série de la belle : 34346. Le vibrato et les morceaux en La feront le reste qui appartient à l’histoire.
Pourtant ça n’empêche pas certains de s’obstiner à penser croire que Cliff aurait ramené la Strat des States pour l’offrir à Marvin. Après tout pourquoi pas.
Mais quoiqu’il en soit, c’est la première Strat et qui plus est LA première Fender, jamais vue en Angleterre. Certains disent même la première en Europe. Rendez-vous compte ! En Europe !!! Alors forcément, beaucoup voudront la même.
Une petite remarque. La première Fender vue en Europe ? Mmmm ….. Car Marvin a vu Holly lors de son unique tournée en Angleterre. Holly qui est le premier ricain à jouer exclusivement sur Fender Stratocaster. Alors la première est vraiment celle de Buddy. Qui sera écouté et réécouté jusqu’à la moelle par les Shadows. On n’imagine même pas à quel point. Un exemple : Bruce Welch, très fine oreille, dit, en parlant du jeu de Holly : “Buddy utilisait principalement le micro manche dans la plupart des titres et basculait sur le micro médium ou le micros chevalet lors des couplets. Si vous écoutez attentivement les morceaux, vous pouvez entendre Niki Sullivan faire les bascules pour lui. Sur scène ça ne posait aucun problème, mais en studio, la fraction de seconde silencieuse où le split était fait était audible.”Marvin est le premier British à utiliser la Strat en GB intra-muros. Tous les deux ont un point autre point commun. Les lunettes et … l’écaille.
Pour ce qui est de Burns, c’est plus compliqué. Enfin pas tant que ça.
L’histoire du passage de Fender à Burns, vient en réalité de l’importateur Fender (Jennings Musical Industries) chez lequel les Shadows se fournissaient. Soit dit en passant JMI est aussi le fabricant des amplis Vox qui seront les amplis de Marvin.
Adonc toutes les Strat et autres Precision que JMI recevait se désaccordaient sans cesse. Il paraît même que Bruce Welch en devenait fou. Au point d’en casser un max de rage et de colère. La source du problème, c’était les frettes.
D’où le passage obligé chez le facteur britannique. Qui faisait du gringue au groupe depuis pas mal de temps. Surtout à Hank en lui offrant d’élaborer un modèle signature, certainement le premier dans l’histoire du rock : la “Burns Marvin”. Avec une version 12 cordes à la clé : la “Double Six”. Et donc le groupe d’être équipé de Burns de A à Z. Guitares dont les Shadows ont dessiné la tête.
En dépit de tout, c’est la Strat qui reste la six cordes de prédilection de Marvin. Bien plus légère. Et pourvue d’un vibrato plus ergonomique que le simili Bigsby monté sur les Burns, ce qui est indispensable vu l’usage intensif qu’il en fait.
Est-il besoin de préciser que Burns fournira tout ce qui ressemble de près ou de loin à une guitare au groupe et ce dès 63.
Un (pas tout à fait) scoop : Marvin a tâté de la Gibson. Si ! Une Les Paul. Qu’il a revendue aussi sec. Trop lourde, trop grasse. Mais les humbuckers, il aime. Alors il se fait faire une Strat (noire) avec un micro manche Gibson (certainement un P.A.F.), un humbucker Fender côté chevalet. Et au milieu un bon vieux micro de Strat. Accastillage doré.
Et encore un autre : la Strat qu’il préfère (outre la première qui est chez Bruce Welch et que Marvin a rejouée plusieurs fois) a été achetée à Paris en 1981.
Pour ce qui du matos, sachez que Marvin n’a jamais joué sur Marshall, ce qui ne l’a absolument empêché de tâter “Pro Tools”. Étonnant, non ?
Les modèles “Signatures” sortiront pour le 40ème anniversaire des débuts de Hank sur chacune des marques. En 98 chez Fender et en 2004 chez Burns.
Hélas, en dépit du travail méticuleux des luthiers du Custom Shop de Fender et des ateliers de Burns, ben ça sonne pas vraiment pareil que les originaux. Quoiqu’on en dise, il y a une sacrée différence de son entre trois simples Fender et leurs pendants chez Kinman. De même chez Burns avec la “Elite Marvin Welch Custom” et ses micros vieillis artificiellement. On ne refait pas l’histoire….
c) Fernandes

9 – Hank Marvin est membre d’une secte. Laquelle ?
a) Les enfants de Dieu
b) Les témoins de Jéhovah. Sans commentaire
c) Les Adventistes du 7ème Jour

10) “Apache” fut le sobriquet d’un guitariste célèbre. Qui est ce guitariste ?
a) Neil Young (voir ci-dessous)
b) Carlos Santana : pseudo reçu parce qu’“Apache” était l’un des touts premiers morceaux qu’il savait jouer intégralement.
C’est dire si l’emprise de Marvin et des Shadows est grande.
Bien sûr dans la grande Albion : David Gilmour, Brian May, Tommi Iommy, Pete Townshend, Andy Summers, Brian May, Mark Knopfler, Andy Powell, Peter Frampton, Chris Rea, Phil Manzanera, Peter Green, Steve Hackett, Mike Odfield, Steve Hackett, Dave Davies,  le revendiqueront haut et fort.
Et même, George Harrison. Et puis, bien sûr, la fameuse triade (triumvirat ? bon, triumvirat si vous voulez !), des Yardbirds qui jouait déjà lorsque Marvin était au pinacle avec Richard. Prenons juste Eric Clapton, qui a toujours su rendre à César ce qui est à César, et qui reconnaîtra s’être très fortement appuyé sur le leader des Shadows. La preuve : “My original interests and intentions in guitar playing were primarily created on quality of tone, for instance, the way the instrument could be made to echo or simulate the human voice. At the time when I was still thrashing around on the acoustic guitar trying to sound like Leadbelly or Jesse Fuller, there was someone who had already achieved this particular goal. That was Hank Marvin of The Shadows. He had found, and settled on, a clean, pure sound which disallowed any kind of ham-fisted playing. Only the lightest touch was permitted. The result was a marvelous mixture of clear, sweet melody over a strong rock beat (and what a great drum sound). On top of all this, he looked like Buddy Holly and played a real Stratocaster !”.
Puisque l’on parle d’Harrison, il y a un mythe qui circule concernant Macca. Alors que les Scarabées étaient à Abbey Road pour les sessions de “Revolver”, le plus gentil des Beatles avait la sacro-sainte manie d’aller voir les groupes des studios à côté. En l’occurrence Marvin et ses Ombres. Il leur joue quelques notes au piano, leur propose de leur envoyer une cassette avec plusieurs idées idoines. Comme on s’y attend la cassette n’est jamais arrivée. Par contre à la sortie de “Revolver”, un morceau retient l’attention de Marvin : “Here, There & Everywhere”. En effet, c’était ce que Paulo leur avait joué. En clin d’œil, Marvin reprend le titre sur l’album “Guitar Man”. Comme Sir Paul est aussi un grand admirateur de Marvin, il se déguisera en icelui ci lors d’un pince-fesses.
Encore une fois, jamais gratteur ne fut aussi mal considéré par ses pairs et autres concitoyens que Marvin. C’est même de bon ton de le dénigrer alors que tous savent pertinemment ce qu’ils lui doivent à un degré ou à un autre …… Le passage du groupe qui représentait l’Angleterre à l’Eurovision (le samedi 22 mars 1975) achève de le décrédibiliser. Avec Marvin dans son sillage. Marvin… qui poussait un peu trop loin le bouchon playback. Après tout nul n’est prophète en son pays. D’ailleurs un groupe punk qui reprendra “Apache” bien plus tard, les Vibrators sont, eux aussi, d’une manière quelque peu différente, seront aussi des laissés pour compte, alors qu’ils en coiffaient plus d’un au poteau et étaient largement au-dessus des iroquoises et autres coiffures sucrées et colorées !

Par contre, il est ahurissant (si, ahurissant) de voir qu’outre atlantique, alors que les Shadows n’ont fait aucun carton en dépit d’un passage annoncé tambour battant à l'”Ed Sullivan Show”, Marvin avait quelques fans et non des moindres. A commencer par Neil Young (“From Hank To Jimi”), Jimi Hendrix (si !!!). Même Jimmy Thackery. Et Steve Stevens. Et Link Wray. Et Bela Fleck. Et Sam Buretta ! Mais, curiosité suprême, et on s’accroche à la bouée tellement c’est frapadingue : Frank Zappa. Ébouriffant … non ????
Et Ennio Morricone, hein, faut pas l’oublier non plus (“Geronimo” contient déjà tout ce qui fera l’apanage du compositeur attitré de Leone). Idem itou, la version speedée d’Hank C. Burnette, la légende suédoise.
Chez nous, à la sortie du EP “Apache”, “Quatermasse’s Stores”, “Jet Black”, c’est un raz de marée. Tous les potaches voulaient jouer ce qu’ils pensaient être des solos “à un doigt”, les groupes se formaient tous les jours. Tous avaient inscrit “Apache” à leur répertoire et tous le jouaient dans les booms des bahuts. Demandez voir à René Lebahr ou à  Jerry Lee Marcel et à feu Marcel Dadi, et vous verrez qu’ils vous diront eux-mêmes qu’ils ne sont pas seuls. Dix de der :  Bruno Nicolaï et son compositeur Fransesco DiMasci qui enpruntent quelques notes du célébrissime morceau pour la musique de “Ringo, Il Cavalieri Solitaro”.
c) Pete Townshend (voir ci-dessus)

C’est pas pour rien que beaucoup (dont je suis) pensent que Hank Marvin et les Shadows restent, d’une certaine manière, bien plus influents que les Beatles. Leur sonorité deviendra LA référence. Une empreinte très forte qui a fait prendre la guitare à tous ceux qui n’osaient pas. Démarche qui sera, en plus simplifiée, celle des Ramones.
Au-delà de ça il n’est pas interdit de penser que c’est parce qu’il a systématisé à donf qu’il n’a pas emporté l’unanimité. Les plus blasés auront alors beau jeu de jurer sur tous les mojos du monde que seuls Robert Johnson, Big Billy Bronzy et tout le toutim sont leurs seules influences.
Idem toute la vague psychobilly qui n’osera jamais avouer franchement la marque indélébile de Marvin, ne serait-ce que sur le son. Il me semble d’ailleurs que si Paul Fenech possède une Strat Fiesta Red, ce n’est pas qu’une pure coïncidence.
Ils savent tous au fond d’eux-mêmes ce qu’ils doivent à Marvin.
Il serait bon, qu’enfin, ils le disent.
Et puis, de toute manière : qui nous a fait découvrir le rock instrumental à nous pauvres européens ?
The Frightened City”, “Apache”, “Quatermasse’s Stores”,“F.B.I.”, “Shadoogie”, “Geronimo”, “Kon Tiki”, “Shazam”, ….
Rien moins que les hymnes de la génération baby-boom.
La mienne.

Ouèche

Professor BeeB HôPô.

PS : vous connaissez la version des Flamin’ Groovies et ses parties de slide ? Non! Comment ça, non ?

Un site vers des sites à propos de Hank Marvin et des Shadows

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18 Commentaires

  1. Quelques erreurs dans cette biographie, par exemple les premières unités d’écho Meazzi utilisées par Hank Marvin n’étaient pas à bande magnétique, mais à tambour magnétique…

  2. “Quartermaster’s Store” est à l’origine une chanson scout pour feux de camp. Les Shads ont malicieusement orthographié le titre “Quatermasster’s Stores” en référence à la série TV des années 50 “The Quatermass Experiment”.

    • Merci “Riou” pour ces informations. J’avoue que je ne connaissais pas le lien entre Hank Marvin et Marvin Rainwater. Toutefois, concernant “Quartermaster’s Store”, beaucoup de sources disaient que c’était une berceuse. Mais effectivement, vous avez raison.
      Et bravo pour votre érudition.
      Ouèche !

  3. Petite précision sans importance, ,le système permettant en GB de changer de nom n’est pas le “Deep Pool” mais le “deed poll.

  4. THE SHADOWS n’ont jamais fait de disques douteux, et au nombre de disques sortis depuis 1960, ils ont le record toutes catégories. Hank MARVIN, THE SHADOWS sont au-dessus du lot , l’élite, la classe … Hank, un des meilleurs guitaristes solistes du monde avec Chet ATKINS. Bruce WELCH, meilleur guitariste rhytmique du siècle Brian BENNETT, le meilleur des batteurs rock ou de jazz; Il faut faire attention à ce que l’on dit, ou se limiter à la variété dite “française”, au rap ou au hard-rock qui sont le lot des pignoufs… C’est un bien que les médias français n’en parlent pas, car ils en sont indignes… druker, nagui et ben gui-gui, tous unis dans la médiocrité Amen !

  5. ok thanx pour ces précieuses info.
    A part ça vu que t’as l’air d’être un daron de la gratte j’ai une tite question :
    Ca fait 6 mois que j’ai commencer la gratte et que commence à très légèrement toucher l’affaire. D’içi 2/3 ans je pense passer au choses sérieuses avec de l’électrique mais j’y pense déjà.
    Et je pense surtout à une Gretsch. Le seul truc qui me turlupine c’est l’usage prévu de ces grattes. Est-ce que c’est polyvalent comme truc ? Dans le sens où j’imagine que pour du bon rockabilly ça m’a l’air parfait mais est-ce que Paranoid du Sabbath par exemple ça passe bien sur ces bécanes ?
    Genre la petite Duo Jet Bigsby me plait bien.

    • Il n’y a qu’une seule chose à laquelle il faut penser : vous faire plaisir.
      Que votre pelle soit un coup de foudre ou bien le fruit d’une longue réflexion, c’est celle qui vous plaît, et pas une autre, qui doit l’emporter.
      Donc, fiez-vous à vos yeux, vos oreilles et votre intuition.
      Quant à l’usage prévu ?… il viendra forcément avec.
      BeBop352

      PS : Peut-être qu’une Duesenberg (marque allemande de très-très bonne facture, des modèles avec Bigsby et des micros remarquables, même que Hank Marvin en a une) pourrait le faire en attendant de casser le cochon pour de bon ? Ils ont des modèles qui sonnent pas loin des Duo Jet…

    • N’importe quelle compi style “The Shadows/ The Greatest Hits” ainsi que les albums cités dans la note (à savoir “Guitar Man”, “The Hank Marvin Guitar Syndicate” et “Hank plays Holly”) feront l’affaire.

      Pour les Groovies, sans refaire la discographie, leur reprise de “Move It” (des chassés-croisés -dans les deux sens- de slide à tomber par terre et à bouffer son chapeau) a été enregistrée à Rockfield en 77 et figurait sur le LP “Flamin’ Goovies Now” (clin d’œil aux Stones) publié chez Sire en 78.
      On la/le trouve sur le recueil “At Full Speed” (entre autres) qui regroupe tout ce que le groupe a sorti sur le label de Seymour Stein et Richard Gottehrer.
      Leur version est, selon moi, l’un des 30 plus grands rockers de tous les temps.
      D’ailleurs, c’est ma sonnerie de biniou.
      C’est dire..

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