JaMeS BuRToN 2/2 – LeS RéPoNSeS –

JaMeS BuRToN 2/2 - LeS RéPoNSeS -

 

Bravos à Jean-Pierre Liégeois, jeune habitant du Gard qui, James Burton addict,  fait un deuxième sans faute dans les BopKouizzz de “Bop-Pills” dont celui-ci consacré à … James Burton.

1 – James Burton fait sa première session sur :
a) “Peggy Sue” (Buddy Holly)
b) “Susie Q” (Dale Hawkins), en 1956 (la date exacte reste un mystère entier, mais avec les indices que j’ai retrouvés l’étau se resserre – voir la fin de ce paragraphe ) enregistré  dans les studios de la station KWKH, basée à Shreveport (Louisiane), station à qui James Burton doit beaucoup, et dont il sera un peu question dans les réponses de ce quiz.
Les textes de “Suzie Q” sont bien de Dale Hawkins et la musique de Burton. C’est lui qui trouve le fameux riff construit sur l’accord de Mi 7ème et la penta mineure de MI. Bien entendu, trop jeune à l’époque, Burton ne fut pas crédité. Dommage si l’on compte le nombre de reprises de “Susie Q” (Stones, CCR…). Petite réserve et rendons à César ce qui est à César : le riff de “Smokestack Lightning” d’ Howlin’ Wolf n’est pas pour rien dans celui de “Suzie Q”. Et donc dans celui de “Green River” de Creedence Clearwater Revival. Toutefois étant donné que a) Chester “Howlin’ Wolf” Burnett et “Smokestack Lighting” sont entrés dans les charts R’NB U.S. le 17 mars 1956 et y sont restés huit semaines, donc jusqu’en mai 1956, et b) Dale Hawkins et “Suzie Q” sont entrés dans les charts “pop” le 10 juin 1957 pour un séjour de dix-sept semaines -, on peut raisonnablement penser que Hawkins et Burton ont enregistré “Suzie Q” entre mars et et décembre 1956. Mais ce n’est qu’une intuition. Précision : c’est sur Norton (n°256) que “Susie Q” fut publié pour la première fois, et non sur Chekker comme on le croit généralement.
Pour la session : une cabine, trois micros (dont un pour le chant) et tout le monde dedans. Une prise. Et le résultat est là, intemporel. Ça fait une légère différence avec les enregistrements actuels, dont plus des trois-quarts ne tiennent pas la route.
Anecdote anecdotique, j’aime bien les anecdotes anecdotiques, Dale Hawkins est le cousin de Ronnie Hawkins célèbre pour, non content d’avoir décroché la queue des Mickey dans les charts grâce à une certaine “Mary Lou”, s’être fait accompagné par le Band (ex-Hawks). On sait s’entourer dans la famille.
Et comme il y en a ras la casquette que “Apocalypse Now” soit lié aux Doors, il y a une reprise assez maousse de “Suzie Q” par Flash Cadillac & the Continental Kids sur la B.O. du film (séquence finale avec les Playmates).
c) “Oh Suzanna” (Marc Taynor et ses Joyeux Cowboys)

2- Quel âge avait-il ?
a) 15 ans et on entend déjà sa première “Broadcaster” (future Telecaster) que ses parents lui ont acheté chez J&S Music Store à Shreveport. Il avait 12 ans ! Comme il le dit lui-même : “Une guitare originale pour l’époque, mais maintenant”.  Le modèle était une blonde maple-neck. On sait ce que donnera l’adéquation Burton/Broadcaster/Telecaster/Music Man. Ce que l’on sait moins, c’est que certaines copies Peavey de la Telecaster Burton signature, sonnent bien mieux que l’original.
Un peu comme les copies Fernandes des Fender Strat Série L.
b) 25 ans
c) 35 ans

3 – Avant d’être le grand “Telecariste” que l’on sait, James Burton jouait une autre guitare? C’était :
a) une Gretch cutaway, mais une copie faite par Rex. Puis il eut une Stella et une Silvertone acoustique.
b) une Gibson Les Paul Corvette double cutaway (JB a très rarement joué sur Gibson. Exemple : en concert lors du 80ème anniversaire du Wizzard. En aucun cas, il n’a joué sur Gibson en studio, donc jamais sur une Corvette Double-Cutaway, modèle qui… n’a jamais été fabriqué par Gibson, ni par aucun autre facteur.
c) une Mosrite triple Manche (surtout pas une Mosrite, triple manche qui plus est!)

4 – C’est en traversant les couloirs des studios d’Imperial Records que Ricky Nelson rencontre James Burton alors en pleine séance. Qui James Burton accompagnait-il ?
a) Bob Luman : Très vraisemblablement lorsqu’ils enregistraient une reprise totalement arrachée du fameux titre de Billy Lee Riley, “Red Hot”. C’était le 28 mars 1957.
Burton joue aussi sur le célèbre rockabilly “Red Cadillac & Black Moustache” (vous connaissez l’étoupillante version de Hank C. Burnette?) du même Luman.
Burton, sur le livret de la compilation “Rockin’ With Rick” (Ace CDCHD18, sortie en 1996), relate les évènements de la façon suivante : “I was working with Bob Luman and we came to Los Angeles to do a movie, a little rock’n’roll show called “Carnival Rock” and it was Bob Luman et David Houston, starring in the picture… and that’s  basically how I met Ricky. We were doing some rehearsing and Ricky stopped  by the studio on business and Jimmy Haskell [producer with Imperial Records] and Lew Chudd [the owner of the company] brought him in and introduced us and he listened – he stayed there and listened us to play for three hours. The next day we got a telegram from this office to meet his dad Ozzie and that’s how we get involved – James Kirkland the bass player and my self in playing on his TV show. Piano Player Gene Garth and drummer Richie Frost rounded off the Nelson band…. Jerry Lee [Lewis] was right : “He always had great backing – he always had a great band”.
Ils avaient 16 ans chacun….
b) Rose Maddox (“My Little Baby”)
c) Fats Domino (“My Heart Is In Your Hands”)

5 – Dans lequel de ces groupes a-t-il occupé le poste de lead-guitar ?
a) Chocolate Watch Band
b) Strawberry Alarm Clock
c) Louisiana Hayrid
Aucun : le CWB, n’en parlons pas, et SAB, encore moins.
Alors, il reste Louisiana Hayrid. Qui est tout sauf un groupe, puisque c’est un programme radio hebdomadaire de country music diffusé sur KWKH tous les dimanches soirs en direct du Shreveport Municipal Auditorium.
De Tex Ritter à Marty Robbins, de Dolly Parton à Tammy Winnette, de Willie Nelson à la Carter Family, tout ce qui joue de la guitare et est capable de tenir une journée en Texas’boots, le Stetson vissé sur le crâne, passera sur l’antenne. Y compris Hank Williams et un petit gars du Tennessee au jeu de scène désarticulé et speedé. Et qui, le 16 octobre 1954, révolutionne la planète avec un blues parfaitement désarticulé “That’s All Right Mama” et une version speedée de “Blue Moon Of Kentucky”.
Du coup, on remarquera que l’émission, outre d’avoir lancé la carrière des deux précités, catapulte Johnny Cash, Faron Young, Georges Jones, Jim Reeves, Patsy Montana, etc.… Est-il besoin de dire que Hayrid est l’un des dénominateurs communs entre Presley et Burton. Bien qu’ils ne s’y soient pas franchement croisés, nonobstant que Burton ait assisté au légendaire passage du King !
Mais c’est dans les studios de la station que Burton rencontre le steel guitar maison, Sonny Trammel, avec lequel les échanges musicaux (tant verbaux qu’instrumentaux) seront nombreux. C’est là que naît sa passion pour les Dobros. Et c’est là qu’on le trouve derrière Johnny Horton, George Jones, Jimmy & Johnny.
Burton n’a que 14 ans !!!!

6 – Pour obtenir le son qui le caractérise, James Burton utilise deux cordes d’un autre instrument en lieu et place des traditionnelles Mi grave et La de la guitare. De quel instrument s’agit-il ?
a) Violon
b) Piano
c)  Banjo afin de se rapprocher le plus possible du son d’une pedal-steel et pour faciliter les bends, il se sert des cordes de La et de Ré du banjo pour remplacer, respectivement les cordes de Mi (grave) et de Ré de la gratte.
C’est très certainement lors des sessions de “I Believe What You Say” qu’il utilise ce procédé pour la première fois. Au grand étonnement de Ricky Nelson.
Pour ce qui est de la main droite, il se sert d’un médiator traditionnel et d’un fingerpick sur le majeur.
Ce qui contribuera largement à ce chicken-picking reconnaissable entre mille !

7 – Le jeu de Burton, côte bend et double stop, doit beaucoup à l’un des guitaristes ci-dessous. Lequel ?
a) T.Bone Walker
b)  Chuck Berry  : le solo de “I Believe What You Say” en est une indéniable preuve. Mais les ornements stylistiques sont plus soutenus chez Burton qui joue complètement la carte “sustain”. Le titre est signé par les frères Burnette (Johnny et Dorsey) qui écriront un paquet des compos, et pas des moindres (“It’s Late”, “One Of This Morning”, “I Believe What You Say” et le fabuleux “Waitin’ In School”) qui jalonnent la sublime période “Imperial” de Ricky Nelson , ainsi que quelques autres.
“Chicken Picker” ou “Ricken Picker” ? Selon mes sources, beaucoup des grands solos de Burton pour Nelson furent joués sur Rickenbaker…. Tout bonnement parce que Nelson était endorsé par la marque. Donc Ricky Nelson râpait la plupart du temps sur une 390 et un modèle customisé, James Kirkland sur une basse Model 400 et Burton, qui déjà Telecariste dans l’âme, alignait souvent ses riffs et ses notes pour Nelson sur une Model 398.
Certains solis furent même joués sur une Gretsch Chet Atkins.
c) Les Paul

8 – Aussi bizarre que cela puisse paraître, James Burton a été très influencé par de nombreux bluesmen. Lesquels?
a)  Lightnin’ Hopkins
b)  Muddy Waters
c)  Elmore James
d) Hank Williams (la country n’est-elle pas le blues du pauvre blanc ?)
e)  Clarence “Gatemouth” Brown
e)  Howlin’ Wolf
f)   Lefty Frizzell
g)  Chet Atkins (il est vrai qu’il y a mieux comme blouzeux!)
Il découvre l’intégralité des précités dans les programmes de KWKH, lorsqu’il attend entre deux répétitions ! Ou bien lorsqu’il les accompagne. Voir question 5 (ci-dessus).
Et aussi dans l’émission “Shinding”. Rappelons-nous le fabuleux de passage d’Howlin’Wolf dans le “Shinding” des Stones. Voir question 8 (ci-dessous). A propos d'”Howlin’ Wolf”.

9 – Outre le show de Ricky Nelson (Ozzie And Harriet TV), James Burton a participé à un show très célèbre aux USA : lequel ?
a) “Shindig” : Émission diffusée sur ABC du 16 septembre 1964 au 8 janvier 1966. Il faisait partie des musiciens attitrés de l’émission. Le pseudo groupe, c’était les Shindogs (ex- Shindiggers) : Glen D. Hardin (piano), Delaney Bramlett (guitar, vocals, bass), Joey Cooper (guitar, vocals), Chuck Blackwell (drums) et James Burton (lead guitar).
Il y avait travaillé grâce et avec Johnny Cash qui négocia avec Ozzie Nelson (le père de Ricky) le transfert de JB vers “Shindig”. D’autant que JC était le principal invité du pilote de l’émission.
b) “Ed Sullivan Show”
c) “Perry Como”

10 – En 1974 il “enregistre” “Little Sister”. L’interprète : c’est Presley. De qui était le morceau ?
a) Leiber-Stroller
b) Pomus-Shuman : La version originale avait été enregistrée le 25 juin 1961 et c’était la face B du simple “(Marie’s The Name of) His latest Flame”. Aux guitares Scotty Moore (acoustique) et Hank Garland (électrique).
Pour en revenir à Burton, ce n’est pas une session d’enregistrement, mais une répétition, une sorte d’échauffement, qui eut lieu dans les studio RCA d’Hollywood  le 16 août (!) 74, en prévision des shows de Las Vegas. On la voit un peu partout sur internet (Daily Motion et You Tube, entre autres).  Presley est assez pétillant, le medley avec “Get Back” est assez judicieux. N’empêche que là aussi, l’influence d’Howlin’ Wolf et son “Smokestack Lightning” se font sentir (la descente de la penta de Mi)
Pour rappel : Burton accompagnera le King jusqu’à sa mort un certain 16 août 1977.
c) Lennon-McCartney

11 – Sur lequel de ces amplis n’a-t-il pas joué ?
a) Fender Vibrosonic
b) Gibson Les Paul. Il y a d’ailleurs fort à parier que Burton ne s’essaiera jamais sur la réédition plexi (qui a pourtant une sacrée allure) du GA5 Les Paul Junior.
c) Fender Deluxe
Outre l’indéboulonnable panoplie d’amplis Fender (’64 Fender Deluxe; Twin, Twin Reverb,  Fender Twin Reverb, Fender Twin, Fender Concert,  Fender Vibrosonic) il utilise constamment des  Music Man 210-150, qui reste son ampli favori.
Quant aux effets, c’est du côté Yamaha Analog Delay + MXR Phase 90 + Small Stone Pedal qu’il faut chercher. Inutile de préciser que ce n’est que pour des raisons professionnelles, et que les gadgets, c’est pas franchement sa tasse de thé. Il est donc clair que ses préférences vont à la Tele directement pluggée dans le Music Man.

12 – Il a enregistré deux albums sous son propre nom. Quels en étaient les titres ?
a) “Corn Pickin’ and Slick Slidin” : Personnel: James Burton (guitar, dobro); Ralph Mooney (steel guitar); Al Casey , Don Owens (guitar); James Stewart (piano); Joe Osborn (bass guitar); Jim Gordon (drums).
b) “Kick Your Picks with James Burton”
c) “The Guitar Sounds of James Burton” : où il reprend “Polk Salad Annie”, “High Heels Sneakers”, “Mystery Train”, “Johnny B.Goode” et…. “Susie Q”.
A mon sens, mais il n’est pas unique, les deux albums n’ont pas un intérêt historique évident, mais il est clair que Burton s’y éclate sans se la péter !!!

13 – Parmi ces stars, laquelle n’a t-il pas accompagnée ?
a) Buffalo Springfield
b) Emmylou Harris
c) Randy Newman
d) George Jones
e) Graham Parson
f) Merle Haggard
g) Jerry Lee Lewis
h) Johnny Horton
i) Buck Owens
j) Robert Gordon
Réponse : Aucune, il les a toutes accrochées à son tableau de chasse. Qui se complète avec des personnes aussi diverses et variées que : Lee Hazelwood, Elvis Costello, Mae West, Duane Eddy, Buck Owens, Carl Perkins, Johnny Mathis, Bobby Darin, Chris Hillman, Carlene Carter, Wanda Jackson, les Beach Boys, Charlie Rich, J.J. Cale, Jerry Lee Lewis, Johnny Cash, George Harisson, Nancy Sinatra, Tom Jones, Waylon Jennings, Henry Mancini, Sammy Davis Jr, Sandy Nelson, Franck Sinatra, Roger Miller, Tina Turner, les Suprêmes, Billy Joe Shaver, Bob Dylan, les Flying Burrito Brothers, Dean Martin, les Everly Brothers, Travis Tritt, Townes Van Zandt, les Byrds, etc..
Deux ne sont pas mentionnées. Mais est-ce la peine ?! .… Au total il est présent sur 370 albums, crédité ou non. Un sacré paquet où il s’évertue à rester fidèle à son adage que l’on peut résumer ainsi : “accompagner toujours, envahir jamais”, afin de ne pas faire de tord au chanteur. Encore que…  durant la période Nelson….
Et comme le dit Keith Richards : “I never bought a Ricky Nelson album, I bought a James Burton album”. Avec ça….

Comme il a été pas cité mal dans ces lignes, en cadeau et en bonus,  en tablature et en conclusion, les premières mesures du solo de “I Believe What you Say”!
…Do believe ! Et bon courage ! 

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Ouèche

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7 Commentaires

  1. Te lire est toujours une façon intéressante et agréable de passer le temps et de compléter mes petites connaissances musicales. Merci Beeb!!!

  2. Bonjour Beep, merci tout d’abord. Oui en effet en jouant on remarque bien la ressemblance entre Green river et Suzie Q. Pour les CD j’ai trouvé chez Ace une bonne compil et sur amazone j’ai commandé aux USA “the guitar sounds of” mais plus moyen d’obtenir “Corn picking ……” le solo de “Believe what you say” aie il est trop en haut (donc en bas du manche) pour que j’y arrive, je me demande s’il est bien accordé en Mi.
    En ce qui concerne Ricky Nelson, j’aime beaucoup également surtout la période Imperial, mais la suite n’est pas dénuée d’intérêt. Bonne journée à toi Prezidan !

  3. J’ai encore appris moult trucs qui me feront me coucher moins ignorant ce soir, et par les temps qui courent, c’est un luxe précieux, merci Prézidan, on t’aime !

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